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Zoom Maghreb du 12 juin 2024

Zoom Maghreb du 12 juin 2024

Au sommaire : 

1- L’Égypte et l’Iran conviennent de maintenir les consultations sur les relations bilatérales 

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a reçu un appel téléphonique du ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri, au cours duquel ils ont convenu de maintenir le rythme des consultations sur les relations bilatérales, et sur les moyens de résoudre la crise actuelle dans la bande de Gaza et de faire face aux défis contemporains associés aux niveaux régional et international. 

Bagheri a, pour sa part, exprimé l’appréciation de la partie iranienne pour les condoléances présentées par le président de la République Abdel Fattah Al-Sissi pour le décès en martyre du président iranien, Ebrahim Raissi, et pour l’envoi du ministre des Affaires étrangères à Téhéran pour présenter ses condoléances, valorisant la solidarité de l’Égypte avec le peuple iranien dans sa douloureuse affliction, a dit Ahmed Abou Zeid, porte-parole du ministère des AE. 
L’entretien téléphonique a également porté sur les questions liées aux relations bilatérales, et les deux ministres se sont mis d’accord de la nécessité de suivre le développement des relations bilatérales, en préparation au rétablissement des relations à la normale, sur la base des principes de respect mutuel et de bon voisinage, de la réalisation des intérêts des peuples égyptien et iranien et de soutien à la stabilité de la région, a-t-il indiqué. 

2- Des centaines d’universitaires marocains signent une pétition pour la rupture des relations avec l’entité sioniste 

Plusieurs centaines d’universitaires marocains ont signé une pétition en signe de solidarité avec le peuple palestinien, appelant à des décisions légales et politiques fortes contre Israël. 

À Tétouan, ville marocaine située dans le nord du pays, plus de 600 professeurs et cadres de l’Université Abdelmalek Essaâdi ont signé une pétition pour réclamer l’annulation d’un protocole d’accord (MOU) acté en 2022, a rapporté le média local Yabiladi le 3 juin. 

University World News indique que cette pétition a été lancée à la suite d’une réunion, le 30 mai dernier, du président de l’Université, Al-Moumni Boushti, et de douze autres professeurs.  

L’Université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan et l’Université de Haïfa en Israël avaient signé, le 15 septembre 2022, un protocole d’accord qui visait à renforcer leur coopération portant sur les sciences marines et dans les domaines de l’aquaculture durable, des technologies marines et de la recherche écologique.  

Ce cadre portant sur le renforcement de la coopération devait être examiné lors de la prochaine réunion du Conseil universitaire, ce qui a suscité l’intérêt des universitaires. 

Les signataires dénoncent « les crimes de génocide » à Gaza 

Les signataires de la pétition ont qualifié leur initiative de « démarche de solidarité avec le peuple palestinien contre les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité qu’il subit depuis plus de huit mois dans la bande de Gaza ». Cette pétition appelle notamment à des décisions légales et politiques fortes contre Israël.   

Les universitaires ont également dénoncé dans leur pétition « les crimes de l’occupation ayant délibérément et systématiquement visé les établissements d’enseignement supérieur, dont des présidents d’universités, des doyens, des professeurs et des étudiants qui ont perdu la vie ». 

Cette action intervient deux ans après la signature d’un accord de coopération entre le Maroc et Israël. En mai 2022, les deux parties avaient signé un mémorandum d’entente visant à renforcer leur coopération bilatérale dans les domaines de l’innovation, de la recherche scientifique et de la technologie, et ce, dans le cadre d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, et la ministre israélienne de l’Innovation, de la Science et de la Technologie, Orit Farkash-Hacohen. 

« Les universités israéliennes sont impliquées dans les crimes en cours contre le peuple palestinien » 

En novembre 2023, plusieurs universitaires et chercheurs marocains avaient déjà exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien, appelant à la fin de la normalisation universitaire avec Israël dans une pétition signée pour dénoncer la guerre barbare lancée par Tel-Aviv contre la bande de Gaza. 

Les Marocains ont expliqué que leur revendication repose sur le fait que « les universités israéliennes jouent un rôle essentiel dans le développement des connaissances et des technologies militaires et sécuritaires israéliennes, et qu’elles font partie intégrante du système colonial israélien ». « Les universités israéliennes sont impliquées dans les crimes en cours contre le peuple palestinien », ont aussi accusé les signataires dans leur pétition.

Le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch a appelé, mardi, à une action urgente pour acheminer l’aide humanitaire à la bande de Gaza et mettre fin à la tragédie humanitaire. 

C’est ce qui ressort d’un discours prononcé lors de la conférence « Réponse humanitaire d’urgence à Gaza », en Jordanie. 

« Ce qui se passe à Gaza n’est pas uniquement un bilan effarant de victimes parmi les civils, des destructions massives ou des rapports sur l’horreur de la situation dans la bande de Gaza. Il s’agit plutôt d’une tragédie réelle et sans précédent que subissent plus de deux millions Palestiniens », a regretté Akhannouch. 

Et d’ajouter, « avec la poursuite du siège imposé à Gaza et les restrictions sur l’entrée des aides et des vivres, cet endroit, le plus peuplé du monde devient un enfer en raison de l’absence de sécurité et du manque d’accès à l’eau, à la nourriture et aux médicaments ». 

Il a renouvelé la volonté de son pays « d’apporter aide et soutien aux frères palestiniens », soulignant que « l’aide humanitaire destinée à sauver des vies ne peut pas être l’otage de la politique et des conflits ». 

3- L’Algérie a été élue jeudi par acclamation au poste de vice-président de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies. 

Par cette élection, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, représentera le Groupe africain aux côtés de ses pairs élus au titre des autres groupes régionaux dans le poste de vice-président. 

En outre, en assumant la fonction de vice-président de l’Assemblée générale, l’Algérie aura à contribuer dans la conduite et la direction des travaux des séances plénières de l’Assemblée générale de l’ONU de septembre 2024 à septembre 2025. 

Au premier rang des événements phares que connaîtra la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, figure le « Sommet du Futur » qui marquera les travaux du segment de haut niveau de la session en septembre 2024. 

Cette nomination intervient également à un moment où l’Afrique est confrontée à des défis significatifs tels que le parachèvement de la décolonisation, la lutte contre la pauvreté, le développement durable et la sécurité alimentaire. 

Guidée par les orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la diplomatie algérienne s’engagera résolument à contribuer dans l’effort multilatéral visant à faire face à ces enjeux fondamentaux et à promouvoir des solutions durables et équitables aux défis multiples et multiformes de la communauté internationale. 

L’action de la diplomatie de l’Algérie au niveau de l’Assemblée générale à la faveur de cette élection, se conjuguera avec ses efforts inlassables en sa qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2024-2025. 

Cette double représentation dans deux des organes les plus influents et décisionnels des Nations unies témoigne de l’ascension indéniable de l’Algérie sur la scène internationale et de son engagement inébranlable en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationales. 

4- Tunisie : les défis de l’industrialisation de l’Afrique en débat 

Les défis de l’industrialisation des économies africaines étaient au cœur des débats lors de la première journée de la 7e édition de la conférence internationale sur le financement de l’investissement et du commerce en Afrique (FITA 2024) qui se tient les 11 et 12 juin à Tunis. 

Plus de 1000 participants, entre décideurs, opérateurs privés, bailleurs de fonds, experts et chercheurs prennent part à cet événement placé sous le thème : « renforcer la transformation locale et le transfert de technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique ». 

« Nos économies sont des économies de rente. Le défi consiste à passer à la transformation et à l’industrialisation », a affirmé Arnaud Mouckaga Onanga, directeur de cabinet du ministre de l’Industrie du Gabon, à cette occasion, mettant en exergue les retombées positives de l’interdiction de l’exportation du bois à l’état brut, en termes d’emplois et de revenus. 

« Depuis 2010, la décision a été prise de ne plus exporter du bois à l’état brut, mais transformée », a-t-il déclaré, faisant part d’une « retombée inestimée, soit 6000 emplois directs créés et plus de 1 milliard de dollars de revenus ». 

Ainsi, l’exemple gabonais en matière de transformation de bois a servi d’ouverture pour évoquer le potentiel de l’Afrique qui regorge de ressources forestières importantes, en matière de transformation de bois, mais aussi dans plusieurs domaines, étroitement liés aux ressources naturelles et humaines qu’elle renferme, mais aussi grâce à un climat favorable au développement de l’agro-industrie et au transfert technologique, du moins pour certains pays qui ont déjà avancé dans l’amélioration de leur climat des affaires. 

« Tout reste à faire en non pas à refaire en Afrique », a déclaré Moussa Ismaïla Touré, directeur exécutif de Moussa consulting, laissant constater que le niveau de l’industrialisation de l’Afrique reste dramatiquement faible, moins de 2 % uniquement selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), avancés par Olivier Stoullig, chef des politiques industrielles à la BAD. 

Stoullig a énuméré plusieurs instruments financiers, mis par la BAD à la disposition des économies africaines pour combler le manque de ressources financières qui entrave le développement industriel dans le continent. 

Le partenariat entre le secteur public et privé (PPP) a été également avancé comme solution incontournable pour développer des chaînes de valeur sectorielles et régionales en Afrique. 

« Pour réussir cette mission, il faut une approche multifacette », a indiqué Moussa Ismaïla Touré, dans ce contexte, mettant en exergue la complémentarité entre l’État qui doit travailler sur le cadre réglementaire et améliorer le climat des affaires, dont l’infrastructure et la formation des ressources humaines, et le secteur privé qui contribue avec son expertise, son savoir-faire et les ressources nécessaires. 

Reste, enfin, la problématique de l’accès au marché international, qui dépend de plusieurs paramètres, entre autres, la compétitivité, l’infrastructure logistique ou encore la contrainte géographique. 

Là aussi, il se trouve que l’Afrique constitue un marché potentiel de plus de 1,4 milliard de consommateurs, mais dont le niveau de vie moyen reste parmi les plus faibles au niveau global. 

À ce niveau précis, la zone de libre-échange africaine (Zlecaf) a été citée comme solution pour développer le commerce interafricain qui ne représente que 15 % des échanges du continent, selon Mohamed Malouche, l’un des panélistes de la première journée de Fita 2024. 

5- Libye-Soudan : les portes d’entrée militaires de la Russie ? 

La Russie serait en pourparlers avancés avec la Libye du maréchal Haftar et le Soudan du général Al-Burhan afin d’établir des bases navales militaires. Une telle perspective assoirait la position russe sur le continent africain tout comme sur des zones essentielles dans l’architecture mondiale des routes maritimes. 

Le vice-ministre russe de la Défense, Yunus-Bek Yevkurov, s’est rendu, vendredi 31 mai 2024, à Benghazi pour la quatrième fois depuis août 2023. L’existence d’aéroports et de ports en Libye pousse la Russie à accorder un rôle majeur dans les nouveaux plans du bataillon africain de l’armée russe opérant au Mali, Burkina Faso, Centrafrique et Niger, en plus de la Libye.  

Lequel bataillon prenant la relève des instructeurs en Afrique, très actifs ces derniers temps en Afrique subsaharienne. Et vu l’extrême importance du rôle géostratégique de la Libye, la Russie a décidé de mettre le paquet. Vladimir Poutine avait d’ailleurs reçu en personne Khalifa Haftar à Moscou le 28 septembre 2023, et il lui avait promis le renforcement des capacités de défense antiaérienne de ses troupes et le renouvellement de l’infrastructure de ses aéroports, talon d’Achille lors de la bataille de Tripoli en 2019/2020.  

En contrepartie, les Russes demandent l’aménagement d’un port en eaux profondes à Benghazi ou à Tobrouk pour leurs navires militaires, et des facilités à leurs troupes sur les aéroports de l’Est et du Sud libyens, escale sur la route des alliés de la Russie en Afrique subsaharienne. Jusque-là, les informations en provenance de Benghazi indiquent que l’homme fort de l’Est libyen n’a pas encore tranché. Haftar a, ceci dit, prié les Américains, depuis 2023, de ne plus lui parler du danger russe, aussi bien à leur envoyé spécial en Libye, Richard Norland, venu plusieurs fois l’année dernière au QG de Benghazi, que le chargé d’affaires US à Tripoli, Geremy Brent.  

Les gros porteurs Antonov et les bâtiments de la marine russe continuent à affréter de l’armement russe en Libye. Mais, pour le moment, aucun signal n’a filtré sur des travaux d’aménagement sur les bases ou les ports de l’Est libyen. Les mouvements russes ont la même cadence qu’auparavant. Il est donc clair que Haftar hésite dans une Libye sujette à diverses pressions internationales de tous bords.  

Ainsi, le même jour de l’arrivée de Yevkurov à Benghazi, le 31 mai, le chef du gouvernement d’union nationale, Abdelhamid Dbeiba, a été reçu à Ankara pendant deux heures dix par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Le reportage sur la rencontre a parlé de l’importance de l’unité de la Libye.

Dbeiba a fait une escale à Ankara alors qu’il rentrait de Pékin, où il a assisté à la 10e conférence ministérielle du Forum de coopération sino-arabe. À Pékin, Dbeiba a rencontré le président des Émirats arabes unis (EAU), Mohamed Ibn Zayed, qui est l’un des plus forts soutiens de Khalifa Haftar.  

Les EAU n’ont cessé de contribuer à l’instabilité de la Libye depuis 2016, voire avant. Divers récits ont détaillé leur financement de manière indirecte de la présence des milices en Libye. Et même s’il n’y a plus de guerre entre l’Est et l’Ouest en Libye, les enjeux restent de première importance, ne serait-ce que l’accès au secteur libyen de l’énergie et aux marchés de la reconstruction. Plusieurs puissances internationales et régionales se livrent une guerre par procuration pour une part plus importante dans ce « gâteau libyen », d’autant plus que les fonds sont disponibles.  

Aujourd’hui, les enjeux sont plus importants, puisque les Russes veulent utiliser l’accès de la Libye sur la mer Méditerranée et les aéroports libyens en soutien stratégique à leur contingent au Niger, Mali, Burkina Faso et en République centrafricaine. 

Moscou lorgne même du côté de Dakar, N’Djamena et Khartoum. Un éventuel accord entre la Libye et la Russie serait de nature effectivement à changer la donne durablement en Libye et dans la région.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV